L’enseignement supérieur est un enjeu crucial pour le développement d’un pays. Au Ghana, le président John Mahama a lancé un programme ambitieux intitulé « No Fees Stress », qui vise à rendre l’accès à l’université gratuit pour tous les Ghanéens. Cependant, la mise en œuvre de cette mesure se heurte à des défis financiers significatifs. Cet article examine la portée de cette initiative ainsi que les inégalités existantes dans le système éducatif ghanéen.
La promesse d’une éducation accessible
Lors de sa campagne présidentielle, John Mahama avait promis un accès élargi à l’éducation supérieure. Le lancement de « No Fees Stress » souligne cet engagement. En effet, la première année dans les universités publiques sera gratuite, une première étape prometteuse vers l’élimination des barrières financières qui empêchent de nombreux étudiants d’accéder à l’enseignement supérieur. Mahama a déclaré : « Nous construisons un Ghana où les opportunités ne sont pas héritées, mais créées », illustrant sa vision d’une éducation accessible à tous.
Cependant, la question de savoir si cette gratuité sera étendue aux années suivantes du cycle de bachelor et aux programmes de master demeure floue. Cette incertitude soulève des doutes sur la durabilité de l’engagement gouvernemental.
Les défis financiers du système éducatif
Bien que les intentions soient louables, la mise en œuvre de l’initiative « No Fees Stress » est entravée par une __problématique de financement__ complexe. En 2023, de nombreux établissements d’enseignement supérieur ont augmenté leurs frais de scolarité de 40 % à 90 % en raison de la crise économique et des difficultés financières auxquelles ils font face. Ces hausses dépassent largement le plafond légal de 15 % fixé par la loi de finances, laissant les étudiants confrontés à des coûts prohibitifs.
Les universités ghanéennes affirment que les subventions publiques, les bourses étrangères et même les frais de scolarité ne suffisent pas à couvrir leurs besoins de fonctionnement et d’investissement dans des infrastructures vétustes. Nana Aba Appiah Amfo, vice-chancelière de l’Université du Ghana, a souligné que ces ressources sont insuffisantes pour rénovation des infrastructures et soutien à la recherche.
Les inégalités d’accès à l’enseignement supérieur
Le rapport de l’Unesco met en lumière des disparités préoccupantes dans l’accès aux universités ghanéennes. Le taux d‘inscription dans l’enseignement supérieur est de 20 % pour les hommes contre 18 % pour les femmes, soulignant une inégalité de genre.
Les frais de scolarité élevés font partie des principaux obstacles à l’accès à l’éducation, en particulier pour les familles à faible revenu.
Les éléments suivants résument les principaux obstacles à l’accès à l’enseignement supérieur au Ghana :
Les perspectives d’avenir
La question demeure de savoir comment le gouvernement ghanéen financera effectivement la gratuité de l’enseignement supérieur à long terme. Malgré l’intention de rendre l’éducation accessible à tous, le manque de ressources financières pourrait compromettre cette initiative. Les subventions publiques et les bourses doivent être augmentées pour que « No Fees Stress » atteigne son plein potentiel.
Il est également crucial d’adopter une approche intégrée pour réformer le système éducatif. Cela pourrait inclure des partenariats avec le secteur privé pour injecter des fonds dans l’éducation, ainsi que la mise en place de politiques soutenant la recherche et l’innovation. Une éducation de qualité non seulement contribue à l’amélioration des institutions d’enseignement supérieur, mais elle joue également un rôle vital dans la promotion du développement économique du Ghana.
Conclusion
Le programme « No Fees Stress » représente un tournant dans l’approche du Ghana envers l’éducation supérieure. Bien que la gratuité de l’université soit un objectif louable, elle est confrontée à des défis de financement importants et des inégalités persistantes. Le succès de cette initiative dépendra de la capacité du gouvernement à mobiliser les ressources nécessaires et à garantir que tous les Ghanéens, indépendamment de leur statut socio-économique ou de leur genre, puissent bénéficier d’une éducation de qualité. Seule une action concertée et déterminée permettra de surmonter ces obstacles et de construire un futur éducatif radieux pour les jeunes du pays.