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Bloquons tout à Mayotte : une mobilisation peu suivie dans l’Éducation nationale

Un matin de lutte au collège Halidi Sélémani

Il est 8 heures du matin devant le collège Halidi Sélémani, situé à Mamoudzou, la principale de l’établissement, Isabelle Dufour, accueille les élèves tout en vérifiant leurs carnets de correspondance. Ce matin-là, dans ce collège, ce ne sont pas seulement les élèves qui sont présents. Les agents de la vie scolaire font également leur part en participant à un mouvement de grève organisé ce mardi. Dufour souligne qu’« cela signifie que la direction est sur le terrain. Nous faisons entrer et sortir les élèves, nous surveillons dans la cour, nous ne sommes pas dans nos bureaux ce matin. »

Cette initiative de grève, bien que programmée, a surpris plusieurs parents, qui n’ont pas été informés à l’avance sur la participation de leurs enfants. Selon la principale, il était difficile de prévoir le nombre de grévistes, et il n’était pas approprié d’inciter les parents à garder leurs enfants à la maison.

Une mobilisation peu représentative

Sur les 67 enseignants attendus dans l’établissement, seulement 11 étaient absents ce jour-là. Bien que ce nombre reste faible, il a un impact significatif sur l’emploi du temps des élèves. Isabelle Dufour explique que certains enfants se sont présentés, pour découvrir qu’ils n’avaient finalement pas de cours. Cependant, elle apaise les craintes en précisant que « ce sont des heures de permanence, mais ils sont sages, donc tout se passe très bien. »

Dans l’académie de Mayotte, la mobilisation est plutôt timide. Selon les chiffres du rectorat, le taux de grévistes dans le second degré s’élève à 7,64 %, tandis que dans le premier degré, il atteint 28,77 %. Ces chiffres illustrent une mobilisation contrastée, et peu de professeurs se sont manifestés, témoignant d’un besoin de changement.

Le message des enseignants

Bien que peu nombreux, les enseignants qui ont décidé de se mobiliser souhaitent faire passer un message fort. Une enseignante explique qu’il est « important de manifester son mécontentement aujourd’hui, car la situation est grave en France.

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Il faut être solidaires et soutenir le mouvement. » Sa conviction est telle qu’elle pense que si davantage de personnes rejoignent la cause, le mouvement « Bloquons tout » pourra avoir l’effet escompté.

Elle ajoute que ce premier jour est crucial, et que d’autres mobilisations suivront. « Il faut continuer pour que cela ait un réel impact », insiste-t-elle. Mais cette mobilisation initiale, bien que sincère, se heurte à une réalité : peu de participants renforcent l’idée que le mouvement peut changer les choses.

Un contexte national

À l’échelle nationale, le ministère de l’Éducation nationale a estimé que le taux de professeurs grévistes le 10 septembre était de 6 %. En rapportant cette situation à celle de Mayotte, il est évident que la dynamique de mobilisation dans l’île est moins forte que dans d’autres régions de France.

Cette situation pourrait être interprétée de plusieurs manières :

  • Faible niveau d’engagement : Un nombre réduit d’enseignants grévistes pourrait indiquer un manque de mobilisation dans la profession, du moins à ce moment précis.
  • Conditions de vie et travail : La spécificité de Mayotte, avec un contexte socio-économique complexe, peut influencer le degré de participation des enseignants à des mouvements de grève.
  • Stratégies de communication : La manière dont le message a été diffusé et la récupération politique de la grève peuvent avoir un rôle prépondérant dans l’engagement des enseignants.
  • Les défis de l’Éducation nationale à Mayotte

    La situation éducative à Mayotte présente de nombreux défis. Le système éducatif est confronté à des problèmes structurels qui impactent directement la qualité de l’enseignement et la sérénité des établissements scolaires. Parmi ces défis, on peut noter :

  • Manque de ressources : De nombreux établissements souffrent d’un manque de matériel pédagogique et d’infrastructures.
  • Conditions de travail : Les enseignants et le personnel éducatif doivent faire face à des conditions de travail parfois difficiles, ce qui peut désinciter à la mobilisation.
  • Problèmes sociaux : Les inégalités sociales et économiques dans l’île influencent aussi l’engagement des enseignants dans les actions collectives.
  • Ces éléments doivent être pris en compte pour comprendre pourquoi la mobilisation « Bloquons tout » n’a pas rencontré un soutien plus large au sein de l’Éducation nationale à Mayotte. Les enseignants sont peut-être partagés entre le désir de changement et la réalité quotidienne de leur travail.

    Vers un avenir incertain

    Le mouvement « Bloquons tout » doit encore faire ses preuves. La capacité à mobiliser un plus grand nombre de participants sera cruciale pour qu’il devienne un véritable levier de changement. Les revendications de plus en plus nombreuses concernant les conditions de travail, les salaires, et les ressources dans l’Éducation nationale sont des facteurs qui pourraient restructurer le paysage éducatif à Mayotte.

    En conclusion, bien que la mobilisation ait été peu suivie dans l’Éducation nationale à Mayotte ce jour-là, elle soulève des questionnements essentiels sur le défi auquel sont confrontés les enseignants. La route vers une meilleure reconnaissance de leurs préoccupations et une amélioration des conditions de travail est encore probablement longue, mais chaque voix compte.

    Le mouvement continue d’être scruté, et il reste à voir si les prochaines mobilisations porteront les fruits espérés. L’implication collective et la solidarité pourraient bien jouer un rôle majeur dans l’avenir de l’Éducation et des enseignements à Mayotte.

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