Une Rentrée Éprouvante pour l’Éducation Nationale
La rentrée scolaire de cette année ne fait que confirmer ce que beaucoup redoutent : l’Éducation nationale traverse une crise structurelle qui semble s’intensifier. À toutes les échelles, des écoles aux lycées, le manque de moyens visibles se fait cruellement sentir. Les classes sont surchargées, les effectifs dépassent souvent les seuils raisonnables, et la pression sur les vies scolaires ne cesse d’augmenter. Plus inquiétant encore, des élèves qui nécessitent un Accompagnant des Élèves en Situation de Handicap (AESH) ne bénéficient pas de la présence de ces professionnels indispensables.
Cette situation insoutenable a conduit de nombreux personnels de l’Éducation à partager leurs préoccupations croissantes concernant le sens et la valeur de leur profession. La démission, autrefois perçue comme un tabou, est aujourd’hui un sujet fréquent de discussion parmi les enseignants et le personnel éducatif.
Les Réformes à Vitesse Grand V et leurs Conséquences
Les moindres réformes appliquées récemment peuvent être qualifiées de précipitées et souvent déconnectées des réalités du terrain. Des initiatives telles que la mise en place des nouveaux programmes pour le premier degré, le « Choc des savoirs » ou encore la réforme de la voie professionnelle, se sont faites sans tenir compte des besoins spécifiques des enseignants et des élèves. Cette approche, au lieu de répondre aux défis actuels, engendre une insatisfaction croissante.
Le rescrit budgétaire de François Bayrou concernant le budget 2026 n’a fait qu’alimenter la colère au sein de la profession, des enseignants en colère qui exigent des solutions durables.
Une Austérité Lourdement Pécuniaire
Au cœur de cette crise se trouve également une question de salaire. L’austérité salariale imposée depuis plusieurs années entame de manière significative l’attractivité de la profession. Les chiffres des concours de recrutement en témoignent clairement : les postes vacants se multiplient, et chaque année, il apparaît de plus en plus difficile de trouver des enseignants pour faire face à la demande croissante.
Pour résumer cette situation budgétaire et salariale, voici quelques points clés :
Une Mobilisation Générale
Face à ce constat alarmant, les personnels de l’Éducation nationale ne resteront pas les bras croisés. Dès la rentrée, de nombreuses équipes ont commencé à se mobiliser dans le cadre intersyndical. L’objectif principal est de dénoncer des conditions de rentrée qui ne sont pas à la hauteur des besoins des établissements.
Les syndicats impliqués, tels que la FSU, UNSA Éducation, FNEC FP FO, CFDT Éducation Formation Recherche Publiques, CGT Educ’action et SUD Éducation, exigent des budgets et des moyens adaptables et suffisants pour faire face aux défis actuels.
Cette mobilisation est non seulement cruciale pour améliorer les conditions de travail des enseignants, mais aussi pour garantir un futur digne pour les élèves qui ont le droit à une éducation de qualité. Le 18 septembre pourrait être une date clé pour faire entendre la voix des éducateurs à travers tout le pays.
Une Réflexion sur les Choix Budgétaires
Les choix budgétaires depuis 2017, qui s’éloignent des besoins de l’Éducation nationale, sont largement critiqués. Au lieu de renforcer les services publics, l’accent a été mis sur les baisses d’impôts pour les plus riches et sur des aides publiques massives aux grandes entreprises, totalisant plus de 211 milliards. Ces décisions creusent le fossé financier et compromettent l’avenir de l’Éducation nationale.
Les enseignants, tout comme les syndicats, dénoncent ce système. Les répercussions de ces choix budgétaires se ressentent profondément dans les établissements scolaires, où les coupes de budget entraînent des conséquences directes sur le quotidien des élèves et des personnels éducatifs.
Conclusion : Fixer un Cap
La situation actuelle de l’Éducation nationale ne peut plus être ignorée. La grève et les manifestations du 18 septembre sont un appel à l’action. Elles visent à rappeler à toutes les parties prenantes – gouvernements, syndicats, citoyens – que l’éducation est un droit fondamental qui mérite d’être soutenu, renforcé et valorisé.
Les personnels, épuisés mais engagés, ne doivent pas perdre espoir. En se mobilisant ensemble, ils peuvent faire avancer leur cause pour une Éducation nationale qui plaît, inspire et réponde aux besoins de toute une génération. Seule une mobilisation collective pourra changer la tendance actuelle, et faire émerger les solutions nécessaires pour garantir une éducation de qualité pour toutes et tous.