Manque de profs surcharge des classes dans les coulisses d’un collège en tension
8h15. La sonnerie retentit dans la cour d’un collège de banlieue. Les élèves, cartables au dos, s’engouffrent dans le bâtiment. En apparence, tout semble normal. Et pourtant derrière les murs c’est tout un équilibre fragile qui tient grâce à la volonté des équipes éducatives.
Manque de professeurs titulaires, remplacements au compte-gouttes, classes à 30 voire 33 élèves. Ce quotidien, c’est celui de nombreux établissements publics à travers la France. Et même si cela ne fait plus souvent la une, le malaise dans l’Éducation nationale est bien réel.
Dans ce collège par exemple un professeur de mathématiques est en arrêt depuis février. Aucun remplaçant depuis. Les collègues tentent de combler comme ils peuvent une heure par-ci une heure par-là. Mais comment suivre un programme dans ces conditions ? Comment maintenir la motivation chez des élèves qui se sentent laissés de côté ?
Les professeurs eux, sont à bout. Pas forcément à cause des élèves mais à cause d’une institution qui s’effiloche. Le manque de reconnaissance, les injonctions contradictoires, les réformes qui s’enchaînent sans accompagnement réel tout cela use. Le cœur est toujours là, la passion de transmettre aussi, mais la fatigue devient structurelle. Une enseignante résume « On fait ce qu’on peut, avec ce qu’on a. Mais ce n’est plus suffisant. »
Les parents ne sont pas en reste. Certains s’inquiètent de voir leurs enfants accumuler des lacunes. D’autres s’impliquent se regroupent interpellent le rectorat. Mais souvent, ils se heurtent à des réponses vagues, des délais interminables. Et cette impression que malgré les discours, l’école publique est de moins en moins une priorité.
Et pourtant il y a de l’espoir. Dans les salles de classe, des profs inventent adaptent innovent pour garder l’attention. Des équipes soudées organisent des projets, montent des ateliers se battent pour que l’école reste un lieu d’émancipation. Les élèves eux continuent de venir de rire de poser des questions d’avancer.
Ce qui manque, ce ne sont pas des idées, ni de l’engagement. Ce sont des moyens. Des postes stables. Des formations à la hauteur des défis. Du temps pour faire les choses bien. Et surtout une politique qui écoute enfin ceux qui vivent l’école au quotidien élèves, enseignants, personnels et familles.