Mélanie, 20 ans, commence tout juste sa deuxième année de licence de lettres à l’université. En apparence, tout va bien : des partiels réussis, une colocation en centre-ville, une bande d’amis fidèles. Et pourtant, quand on lui demande comment elle vit ses années à la fac, elle hésite. « Franchement… je me demande souvent si ça va vraiment me mener quelque part. »
Entre passion et incertitude
Comme beaucoup d’étudiants, Mélanie a choisi sa filière par goût. Elle aime lire, écrire, comprendre le monde. Mais depuis un an, un sentiment de flou s’installe. « On nous parle beaucoup de polyvalence, de débouchés variés… mais quand je regarde les offres d’emploi, je me sens paumée. »
Elle n’est pas la seule. Selon une récente enquête sur le moral des étudiants, près d’un sur deux doute de son orientation actuelle. Ce n’est pas tant un problème de motivation, mais plutôt d’horizon : l’université forme, mais oriente peu. Et les étudiants finissent souvent seuls face à leurs choix.
Une fac qui change… mais lentement
Depuis quelques années, certaines universités tentent de rattraper le retard. Ateliers d’aide à l’insertion, rencontres avec des anciens, ou même coaching individuel font timidement leur apparition dans les UFR. Mais tout dépend des moyens, et des équipes pédagogiques. « On sent qu’ils veulent bien faire, mais ils sont débordés », confie Mélanie.
L’autre défi, c’est le quotidien. Emplois précaires, difficultés à se loger, stress des examens… Beaucoup jonglent entre leurs études et un job à côté. « Je donne des cours particuliers trois soirs par semaine. Sinon, je ne pourrais pas tenir. »
Un besoin d’écoute, plus que jamais
Ce que réclament les étudiants aujourd’hui, ce n’est pas qu’une meilleure orientation. C’est aussi une reconnaissance de leurs efforts, un cadre plus humain, des interlocuteurs accessibles. Et surtout, le droit de douter, sans être jugés. Car derrière les exposés, les cours magistraux et les dissertations, il y a des jeunes en construction.
Mélanie n’a pas lâché. Elle veut continuer, peut-être bifurquer plus tard. Elle avance à son rythme, comme des milliers d’autres. Et c’est déjà beaucoup.