Classes sans notes un collège du Tarn teste une pédagogie qui change tout
C’est dans un petit collège de Castres que souffle un vent de nouveauté. Depuis la rentrée, les élèves de 5e et 4e ne reçoivent plus de notes sur 20. À la place ? Des évaluations par compétences et un dialogue renforcé entre enseignants, élèves et familles. Dédramatiser l’erreur et remettre l’apprentissage au centre.
Une expérimentation qui intrigue autant qu’elle rassure
« Au début, j’étais perdue », confie Julie, élève de 4e. « J’avais l’habitude de savoir si j’étais bonne ou nulle juste en regardant ma note. Maintenant, je dois lire les commentaires du prof et réfléchir à ce que j’ai compris ou pas. » Même ressenti pour Lucas, en 5e : « On ne se compare plus autant. C’est plus calme en classe. »
Du côté des enseignants, l’expérimentation demande un gros travail de réécriture des contrôles, mais aussi un changement de posture. « On accompagne davantage. On encourage. On essaie de sortir du réflexe « tu as 12 donc tu vaux 12 » », explique Mme Dufour, professeure de mathématiques.
Un autre rapport à l’échec
Ce système, déjà mis en place dans certains établissements en Bretagne ou à Paris, vise à réduire le stress scolaire et les inégalités. « Les élèves qui décrochaient à cause de mauvaises notes se sentent de nouveau capables », observe le principal. « Et ceux qui étaient en réussite apprennent à viser autre chose qu’une bonne moyenne. »
Les bulletins trimestriels existent toujours, mais ils ressemblent plus à des bilans de parcours, où chaque matière précise les acquis, les points à retravailler, et les efforts fournis.
Et les parents dans tout ça ?
Au départ un peu inquiets, les parents semblent peu à peu rassurés. « Quand j’ai vu le premier bulletin de ma fille, j’ai eu peur de ne rien comprendre. Mais l’équipe a bien expliqué. Et surtout, ma fille est beaucoup plus détendue », témoigne Nathalie, mère d’une élève de 5e.
Des réunions régulières sont prévues pour suivre la mise en place et recueillir les avis des familles. L’établissement ne cache pas qu’il s’agit d’un pari audacieux, mais insiste : « Ce que nous cherchons, c’est à faire grandir nos élèves autrement. »
Une réflexion nationale en filigrane
Alors que le ministère de l’Éducation nationale multiplie les consultations sur les réformes pédagogiques, cette expérience locale pourrait bien inspirer d’autres établissements. Car au fond, l’enjeu est universel comment donner du sens à l’école et mieux accompagner chaque élève vers la réussite ?