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Réforme du collège quand la réalité du terrain contredit les discours

Réforme du collège ce que pensent vraiment les enseignants

Depuis la rentrée, la nouvelle réforme du collège alimente les débats dans les salles des profs, les syndicats et même les couloirs de parents d’élèves. D’un côté, le ministère de l’Éducation nationale parle de « recentrage sur les fondamentaux ». De l’autre, sur le terrain, c’est un mélange de lassitude, de scepticisme… et parfois, de résignation.

Moins d’autonomie, plus de rigidité ?

« On a l’impression qu’on nous retire peu à peu notre capacité à adapter nos cours à nos élèves », souffle Delphine, professeure de lettres dans un collège de la Nièvre.
Avec la réforme, certaines heures de cours en mathématiques et en français ont été augmentées. Officiellement pour renforcer les acquis. Mais cela se fait souvent au détriment d’autres disciplines, comme les arts plastiques, la musique ou même les sciences humaines.

Des programmes toujours plus lourds

« On nous demande de faire plus… en moins de temps » explique Arnaud, professeur d’histoire-géographie à Toulouse.
Il faut cocher des cases, suivre des attendus, remplir des tableaux. Et pourtant, les élèves n’en sortent pas forcément plus armés. « On perd le lien, on perd la souplesse », regrette-t-il.

Les élèves, les grands oubliés ?

Entre les injonctions ministérielles et la réalité des classes hétérogènes, ce sont souvent les élèves qui en pâtissent. « Certains auraient besoin de temps pour apprendre à apprendre, pour gagner en confiance. Mais là, on les noie sous des connaissances à ingurgiter », résume Nora, enseignante en REP (réseau d’éducation prioritaire) à Lille.

Et côté parents ? Beaucoup disent ne plus s’y retrouver. « Mon fils est en 5e. Entre les changements d’organisation, les groupes de niveaux, les cours qu’il ne comprend pas et les devoirs en ligne, je suis complètement perdue », confie une mère croisée devant un collège parisien.

Des enseignants qui tiennent bon, malgré tout

Malgré les réformes successives, les suppressions de postes, les horaires à rallonge et le manque criant de reconnaissance, les enseignants continuent d’y croire.
« On fait ce métier parce qu’on aime transmettre. Parce qu’on croit encore à l’école publique », affirme Vincent, prof de SVT depuis 22 ans.

Il ajoute, non sans ironie : « On s’adapte à tout… même au ministère. Mais ce serait bien que le ministère s’adapte aussi un peu à nous. »

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